Le confinement a changé la donne avec l’explosion du télétravail qu’il a engendré. Il est maintenant possible de travailler de chez soi mais l’on peut, au bout d’un moment, manquer d’air. Pour combler ce besoin, une ville a choisi de rendre obligatoire la présence d’espaces extérieurs dans ses nouvelles constructions. Balcons, loggias ou terrasse : impossible de bâtir de nouveaux logements sans ces éléments. Mais quelle ville a décidé de les rendre obligatoires ?
C’est la métropole de Rennes qui a imposé cette mesure inédite en France.
Cette ville, connue sous le surnom de la « ville archipel », est réputée pour son audace en termes d’urbanisme et le prouve une fois de plus.
Un extérieur pour tous, une nécessité vitale ?
Depuis mi-janvier, les nouveaux logements rennais auront l’obligation de se doter d’un espace extérieur privatif de 4 mètres carrés. Cette mesure concerne les immeubles, mais aussi les résidences pour personnages âgées et pour étudiants. Chacun doit pouvoir jouir d’un espace extérieur. C’est dans cet esprit que le Plan local d’urbanisme a été modifié pour pouvoir proposer ce que le sociologue Jean Viard appelle le « droit au soleil ».
Cette mesure répond donc à un nouveau besoin né avec le télétravail que les agents immobiliers connaissent bien. Leurs clients réclament des logements qui accueillent des bureaux, mais aussi des balcons ou des terrasses pour décompresser après avoir travaillé toute la journée chez soi.
Une autre raison est également à l’origine de cette décision : le vieillissement de la population.
Avec l’accroissement du nombre de seniors, un espace extérieur devient nécessaire pour leur permettre d’aller dehors même lorsque leur mobilité est réduite.
Quelles conséquences pour les professionnels de l’immobilier ?
Cet espace supplémentaire s’accompagne, logiquement, d’une hausse des prix de construction. Pour que les promoteurs ne dépassent pas leur budget, des optimisations seront faites ailleurs, dans les couloirs par exemple.
L’une des contraintes, pour les professionnels, réside également dans l’installation d’espaces extérieurs dans les résidences étudiantes qui proposent des logements plus petits. Heureusement, dans le cas où un extérieur privatif ne peut vraiment pas être construit, la loi prévoit une contrepartie : un aménagement commun pour tous les résidents.
Les agents immobiliers, eux, pourront combler les attentes de leurs clients qui réclament, depuis le confinement, quasiment tous un espace extérieur. Il y aura donc une réelle plus-value pour les appartements. Cette mesure risque d’entraîner, dans le même temps, une hausse des prix d’achat des logements neufs. Cependant, dans un contexte de croissance démographique, 65 000 logements sont en effet prévus, les professionnels de l’immobilier seront à même de proposer des logements attrayants à même de satisfaire les futurs propriétaires.