Selon les dernières données du ministère de la Transition écologique, la France compte à l'heure actuelle 5,2 millions de "passoires thermiques". Afin de faire disparaître ces foyers énergivores et inconfortables pour leurs occupants, le gouvernement a décidé d'interdire progressivement leur location. Tous les biens de classes G ne pourront ainsi plus être loués à partir de 2025, ceux de classe F à partir de 2028 et, enfin, ceux de classe E à partir de 2034. Malgré cela, les professionnels de l'immobilier constatent que les propriétaires bailleurs demeurent peu nombreux à vendre ces types de logements...
Des logements décotés ?
Véritable outil d'utilité publique, le Baromètre Guy Hoquet est considéré par des milliers d'agents immobiliers français comme une référence incontournable pour prendre le pouls du marché. Son édition la plus récente révèle que les logements passoires comportant un diagnostic de performance énergétique de classe F ou G ne représentaient l'année dernière que 8 % des ventes réalisées dans l'Hexagone. Le document précise par ailleurs que cette situation s'avère stable par rapport à celle de l'année précédente (2021).
"Nous pensions que les propriétaires qui louaient leurs biens seraient contraints de les mettre en vente car ils ne seraient pas financièrement capables de les rénover. Au bout du compte, les raisons qui les dissuadent de les vendre ont pris le dessus...", constate Henry Buzy-Cazaux, le président de l’Institut du management des services immobiliers.
L'un des motifs les plus importants évoqué régulièrement par les personnes concernées est la décote des logements à vendre.
Selon les estimations de Guy Hoquet, les prix des biens classés F et G vendus en 2022 s'avèrent en effet 10 % plus bas que ceux des autres logements mis en vente en France.
Une tendance qui ne concerne pas certaines villes
Les experts du célèbre réseau d'agences immobilières soulignent néanmoins que ce n'est pas le cas dans toutes les communes.
Les logements vendus par exemple à Angers, Rennes, Bordeaux, Bastia, et Orléans n'ont ainsi pas été décotés. Certains d'entre eux ont même été vendus à des prix supérieurs à la moyenne !
Paris ne suit également pas cette tendance. À seulement - 3 %, la décote de ses biens s'avère nettement plus faible que celle des autres villes de France. En 2022, elle a d'ailleurs enregistré 21,6 % de biens vendus appartenant aux classes F et G (en 2021, ce chiffre s'élevait à 13,3 %).
Bien entendu, ces chiffres ne surprendront pas les professionnels de l'immobilier. Comme ces derniers le savent, la capitale française dispose d'un parc de biens qui est loin d'être récent. Comparé aux autres villes, il est également plus complexe d'y effectuer des travaux de rénovation puisque la plupart des logements parisiens sont gérés en copropriété.
Autre fait notable : les communes occitanes et méditerranéennes comptent pour l'instant moins de ventes de passoires thermiques que les autres villes de France. En 2022, ces communes du Sud ont ainsi enregistré seulement un peu plus de 7,5 % de ventes pour ce type de bien.