La BCE (Banque Centrale Européenne) évoque un possible éclatement de la bulle immobilière au sein de certains pays de l’Union Européenne. Explications..
Forte hausse du prix de l’immobilier dans la zone euro
La Banque Centrale Européenne vient de faire paraître son rapport traitant de la stabilité financière. Elle estime que le secteur de l’immobilier est en surchauffe et donc particulièrement soumis au risque d’une correction de prix.
Il faut dire qu’en Europe la cote de l’immobilier a progressé de 7 % environ en un an. Il s’agit de la plus forte augmentation depuis 2005 !
Le Vice-président de la BCE, Luis de Guindos, déclare que les marchés du logement des pays de l’Union Européenne ont connu un essor rapide mais que les normes relatives aux prêts ne se durcissent pas en conséquence.
Fragilité des marchés résidentiels
La BCE nourrit des inquiétudes quant à la fragilité des marchés de l’immobilier résidentiel en particulier dans les pays qui connaissaient déjà avant la Covid 19 des valorisations élevées et qui ont continué à monter malgré la crise sanitaire. La tenue satisfaisante des marchés immobiliers des pays de la zone euro est due, principalement, au palier d’épargne des ménages qui a pulvérisé tous les records avec la pandémie et qui a été ensuite consacré à l’immobilier.
Allemagne et Pays-Bas : marchés immobiliers sous haute surveillance
Dans son rapport semestriel, la BCE estime que les risques de rectification des prix ont beaucoup augmenté à moyen terme dans une atmosphère de hausse croissante de la surévaluation du prix des logements. De plus, la BCE attire l’attention sur les pays dont la construction de logements neufs est insuffisante pour satisfaire la demande. Quels sont les pays les plus concernés par ce ralentissement ? L’Allemagne, qui possède des prêts immobiliers à très très long terme, susceptibles d’atteindre 45 ans, et les Pays-Bas où les crédits à taux variable financent le boom de l’immobilier.
Marché immobilier synonyme de marché cyclique
Le marché immobilier est, à l’instar des marchés financiers, un marché cyclique qui connait, en alternance, des phases descendantes et des phases montantes. Cependant, il ressort qu'une réelle baisse durable des prix du marché immobilier en France remonte à plus d’une décennie.
Un fait marquant de la hausse de ces dix dernières années fait ressortir qu’aucun secteur n’est épargné. Cette hausse envahit le pays entier de façon assez homogène même si Paris est la zone la plus atteinte. Cette hausse s’explique, entre autres, par les faibles taux d’intérêt des prêts immobiliers soutenus par la politique de la Banque Centrale Européenne.
Ces taux bas stimulent, de manière artificielle, le pouvoir d’achat dans le secteur immobilier des ménages qui a tendance à remonter depuis la crise financière mondiale de 2008. Toutefois, cette situation ne peut durer ad vitam aeternam. En effet, que se passera t-il quand les banques centrales décideront d’abandonner cette politique et que, par conséquent, les taux remonteront ?
La différence entre le prix des logements et le revenu moyen des ménages est en constante augmentation.
Cette différence n’a, d’ailleurs, jamais été si grande. Une étude réalisée par Jacques Friggit (Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable) a mis en évidence, qu’en France les prix des logements augmentent de façon beaucoup plus importante, depuis 2001, que les revenus : 1,5 à 2,5 actuellement contre 1,1. Ce constat est alarmant !