1 Français sur 2 n'envisage plus de négocier son bien : vers des prix immobiliers enfin réalistes ?
50 % des Français n'envisagent une négociation immobilière qu'en cas de prix immobilier surévalué
C'est un fait étonnant mais c'est un fait : les Français qui désirent s'acheter un bien immobilier ont tendance à beaucoup moins négocier les prix qu'auparavant. On parle ainsi de 50 % des porteurs de projet qui ne seraient enclins à marchander que si le prix immobilier affiché est clairement supérieur à la norme du marché (selon leur propre perception). Un constat mis au jour par différentes études sur le comportement des futurs acheteurs immobiliers en France.
Depuis que des sondages sur ce thème ont été lancés, c'est la première fois que la portion de potentiels acquéreurs non-négociants est aussi haute. Point de comparaison, en 2015, ce chiffre ne s'élevait qu'à 40 %. Ce n'est donc pas un phénomène isolé mais le résultat d'une évolution significative du comportement des candidats à l'accession. Une nouvelle donne à prendre en compte par tous les acteurs de la vente immobilière quand on sait, de plus, que la marge de négociation sur le prix d'un logement se situe autour de 4 %.
Pourquoi les Français ne souhaitent plus négocier ?
Comment expliquer ce phénomène ? Concrètement, plusieurs facteurs se superposent pour arriver à cette situation.
Un prix immobilier de plus en plus réaliste
C'est la première explication de cette diminution progressive des négociations durant les ventes immobilières : les Français ont une perception du marché qui a évolué. Pendant longtemps, l'idée générale était que le prix de l immobilier était trop élevé. Cette vision a changé et aujourd'hui 39 % des acquéreurs estiment que les tarifs correspondent à la réalité du marché. Certes, cela signifie que près de 61 % des gens ne sont pas d'accord avec cette assertion mais cela démontre tout de même une évolution des mentalités. Néanmoins, cela n'explique pas tout.
Une conjoncture idéale pour acquérir un bien immobilier
Dans une conjoncture où les tarifs de la plupart des biens de consommation (denrées alimentaires, essence…) flambent, la pierre est vue comme une valeur refuge par les investisseurs ou les simples particuliers. En effet, les taux restent attractifs, le marché est stable, les potentiels acquéreurs immobiliers sont donc plus enclins à acheter rapidement. Conséquence, leur vision du marché évolue et ce qui pouvait passer pour un montant élevé auparavant est réévalué à la baisse.
Une certaine résilience quant à l'évolution des tarifs immobiliers
Enfin, les Français ont intégré le nouveau contexte économique global. Les prix sont élevés et l'immobilier ne déroge pas à la règle. Il faut donc s'adapter et accepter ce fait. Une résilience de plus en plus prégnante dans la société et qui touche également les transactions immobilières.
Quelles conséquences sur le prix de l immobilier et le marché ?
Comment interpréter cette volonté moindre des acheteurs de négocier le prix immobilier de leur logement ? Quelles sont les conséquences possibles de ce nouvel état de fait ? Plusieurs pistes sont envisageables.
Un bien immobilier surévalué = vendre moins cher ?
Tout d'abord, cela peut avoir un impact sur le comportement des propriétaires de logements vendeurs. Voyant que les potentiels acheteurs, en majorité, ne souhaitent pas marchander si le prix de vente semble justifié, ces derniers pourraient décider de moins surévaluer leur bien. En effet, une résidence mise en vente 20 % au-dessus du prix du marché pourrait faire l'objet d'une négociation et d'une baisse importante quand une autre, qui ne serait que 10 % au-dessus, trouverait preneur à prix comptant. Et même, pourquoi pas, à un meilleur prix immobilier que la première.
La tentation d'augmenter les prix de l immobilier ?
Une autre perspective est, au contraire, l'augmentation des tarifs immobiliers. Les acteurs du marché constatant que de plus en plus d'acquéreurs se contentant des prix actuellement en vigueur pourraient essayer de faire à nouveau grimper les tarifs pour augmenter leur plus-value.
Conclusion : vers un cercle vertueux dans l'immobilier ?
Le prix immobilier est, comme dans tous les domaines économiques, soumis aux lois de l'offre et de la demande. Mais pas seulement. En l'occurrence, le contexte socio-économique joue un grand rôle, car si les Français perçoivent les prix immobiliers comme plus réalistes, c'est en partie grâce aux taux attractifs et à la stabilisation du marché. La grande question est : le nombre de Français qui ne désirent négocier qu'en dernier recours va-t-il encore augmenter ? Si c'est le cas, le marché de l'immobilier pourrait évoluer en conséquence mais dans quel sens ? Vers une augmentation des tarifs immobiliers ? Une diminution ? Ça, seul l'avenir pourra nous le dire.