Après les records enregistrés en 2021 et tout au long de l’année 2022, il semble qu’un net ralentissement des prix à l’achat dans l’immobilier soit en train de s’amorcer en ce début de l’année 2023. Ralentissement que l’ensemble des acteurs et des professionnels du secteur, professionnels de l’immobilier et agents immobiliers, scrutent attentivement. Ce retournement de situation s’observe un peu partout sur la totalité du territoire et même les grandes métropoles urbaines ne sont pas épargnées. En effet, que ce soit à Lyon, à Toulouse, à Bordeaux voire même à Paris, si le volume de ventes parait se maintenir, la tendance à une négociation des prix à la baisse semble devenir coutumière auprès des acheteurs potentiels. Les professionnels de l’immobilier sont de fait partagés entre optimisme et prudence et ils tentent d’analyser ce renversement d’après plusieurs facteurs concomitants.
L’état du marché, constat
2021 et 2022 ont été marquées, suite aux perturbations liées à la crise du COVID, par le besoin qu’ont ressenti de plus en plus les urbains de quitter les grandes métropoles au profit des villes moyennes et des zones rurales. Ce besoin d’espace, rendu possible notamment par la généralisation du télétravail, a nettement profité au secteur de l’immobilier dans les zones concernées et les agents immobiliers et plus largement l’ensemble des professionnels de l’immobilier ont constaté une embellie du secteur dans les territoires, favorisée en outre par une meilleure accessibilité financière et des prix plus raisonnables à la campagne.
En 2023, cette tendance devrait se poursuivre malgré un relatif ralentissement. Plusieurs acteurs du secteur de l’immobilier prévoient ainsi une croissance générale des prix sur l’ensemble du territoire aux alentours de 3%.
Néanmoins, celle-ci cache des disparités notables selon les zones géographiques concernées.
En effet, si la campagne, et les petites villes, voire les villes moyennes, tirent leur épingle du jeu, les prix dans les grandes métropoles marquent le pas et l’on s’attend même à un recul entre 1 et 3% dans des villes telles que Lille, Toulouse, Lyon, Bordeaux et Nantes.
Les prix pourraient même en 2023 baisser significativement dans la capitale pour ramener le prix au mètre carré proche de la barre symbolique des 10 000/m2 en moyenne.
Un accès au crédit plus difficile pour le emprunteurs
L’un des premiers facteurs de la baisse des prix dans le secteur de l’immobilier découle des rigidités récentes enregistrées dans l’accès au crédit. Les changements, imposés pour certains, dans le secteur financier et bancaire ont entrainé des conséquences contraignantes pour les emprunteurs et potentiels futurs acheteurs dans l’immobilier.
Après une période faste durant laquelle les taux d’emprunt restaient extrêmement faibles, la tendance est nettement revenue à la hausse. À cet état de fait vient s’ajouter un blocage du taux d’usure imposé par la banque de France qui ne manque pas de restreindre l’octroi de crédits aux ménages, au point que certaines banques regimbent à prêter. Certains observateurs considèrent ainsi qu’en moyenne un dossier sur deux serait actuellement refusé.
Toutefois, d’autres considèrent que cette situation devrait se stabiliser dans l’été.
Migration des néoruraux vers les villes
Un autre paramètre qui demande à être pris en considération, est le retour des certains néoruraux vers les plus grandes villes. Certes, le besoin d’espace durant les périodes de confinement liées au COVID a entraîné un déplacement des acheteurs vers des zones, rurales en majorité, où le rapport coût/superficie d’un bien immobilier s’avérait très favorable.
Néanmoins, les réalités d’une vie de famille dans ce contexte se sont imposées. Manque d’accès aux services publics ou au secteur médical, distances accrues pour le moindre déplacement du quotidien conjugués à l’inflation croissante et notamment à l’augmentation des prix de l’énergie (chauffage, éclairage et carburants) ont eu raison de la patience de ceux qui avaient cru trouver leur coin de paradis à moindre coût en pleine campagne.
Il relève ainsi de cet ensemble de facteurs que l'année 2023 s'annonce bel et bien comme une année de bouleversements dans le secteur de l'immobilier.