Les discours se suivent mais ne se ressemblent pas. Mardi 14 janvier, lors de son discours de politique générale devant le Parlement, le nouveau Premier ministre François Bayrou a brièvement évoqué la question du logement. Alors que ce sujet est au cœur des préoccupations de millions de Français, son traitement a laissé un goût d’inachevé à bon nombre de professionnels du secteur. Retour sur les grandes lignes de ses annonces et les réactions qu’elles ont suscitées.
Un discours succinct mais des intentions affichées
François Bayrou a souligné l’importance d’une « politique du logement de grande ampleur » en mettant en avant la crise actuelle qui pèse sur les ménages les plus modestes. Il a notamment déclaré : « Si l’on ne peut pas se loger, on ne peut pas se faire reconnaître. Nous avons besoin d’une politique repensée, qui favorise la densification et simplifie les procédures administratives pour accélérer la construction de logements ».
Dans ce cadre, il a mis l’accent sur plusieurs objectifs :
. Relancer l’investissement locatif et l’accession à la propriété.
. Encourager les élus locaux à bâtir, en leur offrant des incitations financières et juridiques.
. Simplifier les normes et les autorisations, tout en soutenant les changements d’usage pour optimiser les espaces disponibles.
Cependant, ces intentions n’ont été accompagnées d’aucun plan d’action précis, laissant les observateurs sur leur faim.
Une absence remarquée de mesures concrètes
Malgré ces grandes lignes, les annonces concrètes ont été rares. Seule exception notable, la construction de 15 000 logements à destination des étudiants par an pendant trois ans. Cette mesure répond en partie aux critiques formulées par le président de la République en juin dernier, lorsqu’il avait reconnu que « l’accès au logement pour les jeunes » n’avait pas été traité à la hauteur des attentes.
En revanche, des thématiques majeures, comme la rénovation énergétique ou l’interdiction de location des logements classés G, n’ont pas été abordées, suscitant l’inquiétude des professionnels quant à la priorité accordée à ces dossiers urgents.
Des réactions mitigées parmi les professionnels de l’immobilier
François Bayrou aura consacré moins de deux minutes au sujet du logement dans son discours, une brièveté qui n’a pas manqué de susciter des critiques.
Selon lui, des sujets comme l’extension du Prêt à Taux Zéro ou encore la création d’un statut incitatif pour les bailleurs privés auraient mérité une attention particulière.
« Nous attendions des mesures concrètes pour soutenir les bailleurs et les acquéreurs. Or, ce discours reste flou et très en deçà des attentes du secteur », Loïc Cantin Président de la FNAIM
En revanche, certains acteurs ont perçu ces annonces comme des signaux positifs. Pascal Boulanger, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, a salué
« Une feuille de route claire et alignée avec les attentes des professionnels du neuf », Danielle Dubrac, présidente de l’UNIS
Conclusion : des attentes encore insatisfaites
Si le discours de François Bayrou a esquissé une vision ambitieuse pour le logement en France, il manque pour l’instant de mesures concrètes et de moyens chiffrés. Les acteurs de l’immobilier espèrent que ce premier pas sera suivi d’annonces plus précises dans les mois à venir. En attendant, la balle est dans le camp du gouvernement pour traduire ces intentions en actions concrètes et répondre aux enjeux urgents d’un marché en tension.
Diffusez votre article juste ici
Contactez l'équipe Flash Immo au 03 89 55 69 02