De plus en plus de chefs d’entreprise témoignent de leurs préoccupations à trouver des salariés. Pourtant, le taux de chômage continue de grimper, mais nombreuses sont les sociétés qui doivent affronter des difficultés de recrutement. 57 % d’entre elles ont même prévu d’anticiper cette pénurie de candidats. Plus de 800 000 offres d’embauche n’ont d’ailleurs pas été pourvues sur le pôle emploi en 2021. L’une des raisons de ces difficultés de recrutement est la hausse des prix de l’immobilier selon les déclarations du président du service « Action Logement », Bruno Arcadipane, lors d’une interview qu’il a donnée à l’AFP récemment.
La mobilité au cœur des difficultés de recrutement
Bruno Arcadipane évoque la corrélation entre les coûts de l’immobilier et la crise que rencontrent les chefs d’entreprise concernant le recrutement. Les salariés se basent en effet sur la proximité du lieu de travail et l’emplacement de leur logement avant de postuler à une offre d’emploi. La mobilité devient le centre de débat chez les dirigeants qui ont de plus en plus du mal à trouver de nouveaux collaborateurs. Ces derniers acceptent de travailler au sein d’une entreprise s’ils peuvent trouver un logement à proximité.
Les conditions d’obtention de prêts immobiliers ne cessent cependant de se resserrer. De plus, le nombre de dossiers refusés pour la construction neuve continue d’augmenter, alors que les besoins sont importants. L’organisme « Action Logement » a même octroyé près de 222 000 aides dédiées à la mobilité, 227 000 passeports pour les jeunes diplômés et pour les salariés qui touchent 1 500 euros par mois.
Quels sont les secteurs les plus touchés ?
Les difficultés de recrutement touchent tous les secteurs. Près d’une entreprise sur deux a du mal à recruter.
Les services sont les secteurs les plus touchés par ce problème, notamment la restauration et l’hôtellerie. La plupart des secteurs n’arrivent plus à recruter des collaborateurs. Certaines entreprises décident de changer de voie, non seulement avec le contexte sanitaire, mais aussi à cause de la hausse des loyers et des prix d’achat des logements.
L’industrie compte près de 70 000 postes non pourvus. Les tensions qui ont débuté en 1980 perdurent jusqu’à maintenant, et la crise ne cesse de s’aggraver.
En plus du salaire moins élevé, la mobilité constitue également un réel blocage dans ce domaine. Le travail peut continuer le soir, les week-ends et les jours fériés, alors que les conditions de mobilité sont assez compliquées.
Plusieurs milliers de postes n’ont aucun preneur dans l’éducation publique et privée. L’éducation nationale a même prévu une augmentation de salaire pour les enseignants.
La mobilité du travail constitue un véritable blocage dans le domaine du social et du soin. La crise sanitaire complique davantage la situation, car ce sont les professionnels qui se trouvent « en première ligne » à chaque complication de la maladie.
Quels sont les territoires qui souffrent le plus des difficultés de recrutement ?
La plupart des territoires français sont touchés par cette grande pénurie. Les entreprises situées dans la PACA et en Île-de-France en souffrent le plus. Cette situation tend à s’étendre dans d’autres zones géographiques. Le niveau de difficulté est plus palpable à la frontière luxembourgeoise, à Thionville et dans le pays de Gex (à proximité de la frontière suisse). Le zoo de Beauval en Loir-et-Cher a dû édifier une résidence à Saint-Aignan pour héberger les saisonniers.
L’intervention du service « Action Logement » limite un peu l’impact des difficultés de recrutement chez les entreprises, mais cela ne suffit pas à y faire face.
L’organisme a prévu de mettre en place d’autres résidences pour les jeunes, même si cela ne suffit pas à éradiquer le problème.