Melvin MASSEAUX

Melvin MASSEAUX

Alors que le marché immobilier fait face à des tensions économiques et à une hausse des taux d'intérêt, certaines villes françaises voient leurs prix chuter de plus de 10 % sur le neuf. Cette tendance, loin d’être uniforme, offre aux agents immobiliers et mandataires une occasion unique d’explorer de nouvelles opportunités d’achat et d’investissement. Dans cet article, Flash Immo vous dévoile les villes concernées et les stratégies à adopter pour tirer parti de cette situation en constante évolution.

 

Pourquoi les prix du neuf résistent face à la baisse du marché ?

La baisse des ventes de logements s'accompagne généralement d'une diminution des prix, en lien direct avec la loi de l’offre et de la demande. Cependant, cette dynamique ne s’applique pas de la même manière aux biens anciens et aux logements neufs. Alors que les prix de l’immobilier ancien ont reculé de 7 % à 8 % au cours des deux dernières années, en grande partie à cause de taux d’intérêt élevés qui limitent la capacité d’achat de nombreux ménages. Malgré cela, les ventes de logements neufs ont encore baissé de 2,5 % au troisième trimestre 2024 par rapport à l’année précédente.

 « les prix du neuf restent inchangés », Pascale Boulanger (président de la Fédération des promoteurs immobiliers FPI)

Cette tendance reflète toutefois un ralentissement de la chute des ventes globales. Cette décélération est due en partie à une augmentation de 4,3 % des ventes aux particuliers, tandis que les ventes en bloc, destinées aux investisseurs institutionnels et aux bailleurs sociaux, ont chuté de près de 13 %. Suite à l’arrêt des programmes de rachat de CDC Habitat et Action Logement, initialement conçus pour soutenir les promoteurs. Pascal Boulanger reste néanmoins prudent quant aux ventes aux particuliers, car ce rebond est surtout tiré par les investisseurs locatifs, en hausse de 5 %, tandis que les ventes aux propriétaires occupants n’ont progressé que de 3,9 %.

 

Des prix de vente assez incompressibles dans le neuf

Le marché immobilier français a toujours connu des cycles de hausse et de baisse, mais la conjoncture actuelle présente des facteurs inhabituels. L’inflation, les coûts croissants de l’énergie, les taux d’intérêt élevés, et la réglementation énergétique sont autant de variables qui influent sur la capacité des acheteurs à financer leur projet. Cela se traduit par une demande en recul dans plusieurs villes. Pourtant, certains secteurs restent actifs, et la segmentation du marché par type de bien ou par localisation est plus pertinente que jamais.

La baisse observée concerne en grande partie le neuf, là où les coûts de construction élevés et les contraintes réglementaires freinent les projets. Bien que ces réajustements ne soient pas généralisés, plusieurs villes présentent des opportunités inédites pour les acheteurs et investisseurs qui souhaitent miser sur une reprise progressive

 

Où observe-t-on les baisses de prix les plus significatives ?

Après deux ans de crise dans le secteur immobilier, les prix dans le neuf commencent à baisser, mais cette tendance n’est pas uniforme. Selon les données de la FPI, le prix moyen au mètre carré est resté stable en Île-de-France au troisième trimestre, comparé à l’année précédente, mais a diminué de 3,1 % dans les autres régions. Certaines villes connaissent même des baisses bien plus marquées, comme Tours, Le Havre, Dijon, Clermont-Ferrand, Laval et Montpellier. À l’inverse, les prix s'envolent dans des villes comme Reims (+25,4 %), Aix-en-Provence (+10,3 %), Nice (+8,2 %) et Annecy (+6,2 %).

 

 

 

La crise du logement en France s'intensifie, avec une pénurie locative qui atteint des niveaux alarmants, notamment dans les grandes métropoles. Cette situation pose de sérieux défis aux professionnels de l'immobilier, confrontés à une demande croissante et à une offre de plus en plus restreinte.

 

Une demande locative en forte hausse

Les grandes villes françaises, telles que Paris, Bordeaux ou Nice, connaissent une explosion de la demande locative. Les étudiants, jeunes actifs et familles peinent à trouver des logements disponibles, malgré des démarches intensives. Par exemple, à Paris, certains appartements attirent des centaines de candidatures en quelques heures, rendant la concurrence féroce et l'accès au logement extrêmement difficile.

 

Des propriétaires réticents à louer

Plusieurs facteurs expliquent la réticence des propriétaires à mettre leurs biens en location. La hausse des taux d'intérêt, les réglementations de plus en plus contraignantes et les incertitudes économiques incitent certains à conserver leurs biens vacants ou à les vendre plutôt qu'à les louer. Cette tendance réduit l'offre locative disponible, accentuant la crise.

 

Conséquences pour les professionnels de l'immobilier

Pour les agences immobilières et les agents mandataires, cette pénurie locative représente un double défi. D'une part, il devient plus difficile de satisfaire la demande des clients à la recherche de logements. D'autre part, la concurrence accrue pour les biens disponibles nécessite une réactivité et une adaptabilité sans précédent.

 

 

Stratégies à adopter face à la crise

Pour naviguer dans ce contexte tendu, les professionnels de l'immobilier peuvent envisager plusieurs approches :

  • Diversification des offres : Explorer des marchés moins saturés ou des segments spécifiques, tels que la colocation ou les logements intergénérationnels.

  • Accompagnement des propriétaires : Informer et rassurer les bailleurs sur les avantages de la location, en mettant en avant les dispositifs de garantie et les services de gestion locative.

  • Innovation technologique : Utiliser des outils numériques pour optimiser la recherche de biens et faciliter les démarches administratives.

 

stratégie immobilière

 


 

Perspectives d'avenir :

La crise du logement en France nécessite des actions concertées entre les pouvoirs publics, les propriétaires et les professionnels de l'immobilier. Des mesures incitatives pour encourager la mise en location des biens vacants, une simplification des démarches administratives et une adaptation des politiques urbaines pourraient contribuer à atténuer la pénurie actuelle.

En attendant, les professionnels de l'immobilier doivent faire preuve de résilience et d'innovation pour répondre aux besoins d'une clientèle en quête de solutions adaptées dans un marché sous tension.

 

 

Le 31 décembre 2024 marquera la fin du dispositif fiscal Pinel, une mesure phare de la politique immobilière française depuis 2014. Destiné à encourager l'investissement locatif dans les zones tendues, ce dispositif a permis à de nombreux particuliers de bénéficier d'avantages fiscaux en échange de la mise en location de biens neufs. Sa suppression imminente soulève de nombreuses questions quant à l'avenir du marché locatif et aux stratégies à adopter pour les professionnels de l'immobilier.

 

Un dispositif critiqué pour son efficacité limitée

La Cour des comptes, dans un rapport publié le 5 septembre 2024, a évalué le dispositif Pinel comme "inefficace et coûteux", avec un coût fiscal atteignant plus de 4 milliards d'euros de 2014 à 2021. Bien que le Pinel ait visé à créer de nouveaux logements, il s'est avéré "inefficace et coûteux", avec un coût fiscal atteignant plus de 4 milliards d'euros de 2014 à 2021. La Cour critique l'absence d'objectifs clairs et mesurables ainsi que le caractère temporaire des bénéfices pour les locataires.

 

Les conséquences pour les investisseurs et les professionnels de l'immobilier

La fin du dispositif Pinel pourrait entraîner une diminution des investissements dans le logement locatif neuf, notamment dans les zones où la demande est forte. Les investisseurs, privés de cet avantage fiscal, pourraient se tourner vers d'autres placements, réduisant ainsi l'offre de logements disponibles à la location.

Pour les agences immobilières et les agents mandataires, cette suppression implique une adaptation rapide. Il sera essentiel de diversifier les offres et de conseiller les clients sur de nouvelles opportunités d'investissement, telles que la rénovation de biens anciens ou l'investissement dans des zones moins tendues.

 

baisse des investissement immobilier 

 

Vers de nouvelles stratégies d'investissement

Avec la fin du Pinel, les professionnels de l'immobilier devront orienter leurs clients vers des dispositifs alternatifs. Le gouvernement prévoit de mobiliser des investisseurs institutionnels pour stimuler le marché locatif intermédiaire, en offrant des avantages comme une TVA réduite. La Cour recommande d'établir des objectifs évaluables et des contrôles fiables pour les futurs dispositifs.

 

 

L'importance de l'accompagnement et du conseil

Dans ce contexte de transition, le rôle des agents immobiliers est primordial. Il est crucial de :

  • Informer les clients sur les changements législatifs et leurs implications.

  • Proposer des solutions adaptées, en tenant compte des objectifs patrimoniaux et fiscaux de chaque investisseur.

  • Se former continuellement pour maîtriser les nouveaux dispositifs et les opportunités du marché.

 

 


 

Conclusion :

La fin du dispositif Pinel marque une étape significative dans le paysage immobilier français. Pour les professionnels du secteur, cette évolution représente à la fois un défi et une opportunité de repenser les stratégies d'investissement et d'accompagnement des clients. Une adaptation proactive et une expertise renouvelée seront les clés pour naviguer avec succès dans ce nouveau contexte.