Crise sanitaire & marché immobilier, le secteur entre dans une nouvelle phase

By octobre 14, 2020

2020 a été une année riche en surprises. La période a démarré sous les meilleurs auspices dans le marché de l'immobilier mais le choc du confinement a bouleversé le secteur, conduisant à une baisse significative des transactions.

Au cours du déconfinement, il a connu un rebond marqué par un engouement à l'achat de biens immobiliers. Après quelques mois fructueux, le secteur entre désormais dans une phase de stabilisation. Un marché prudent et moins rentable que les années précédentes caractérise cette transition vers une nouvelle ère.

La Covid-19 : source de dégradation de la santé immobilière en France

La crise mondiale de coronavirus a tout dévasté sur son passage, y compris le secteur de l'immobilier. Elle a provoqué une perte de plus de 270 000 transactions pour 2020. À la sortie du confinement, le marché a connu un rythme effréné ponctué par 90 000 transactions immobilières durant le printemps et l'été. Quand bien même, cette explosion n'a pas réussi à combler les 180 000 restantes !

Depuis septembre 2020, la frénésie de l'achat immobilier semble se calmer. Alors qu'une deuxième vague de nouvelles infections plane, les particuliers manifestent un désintéressement grandissant au titre de propriétaire. La hausse des annonces de plans sociaux, les suppressions de postes et la menace d'un chômage partiel à long terme empêchent les potentiels investisseurs de pénétrer dans le marché de l'immobilier.

Paris, loin de son objectif des 11 000 euros du mètre carré

Au début de l'année, la capitale de France était pleine d'espoir. La croissance immobilière tendait vers un objectif : surpasser la barre des 11 000 euros du mètre carré d'ici la fin de l'année. L'influence de la Covid-19 en a voulu autrement. La crise a fait chuter la demande. Résultat : les acheteurs ne sont que 6 %* de plus par rapport aux vendeurs et le prix du mètre carré a à peine frôlé 10 540 euros.

Toutefois, cette somme peut être revue à la hausse en raison de l'inégalité de l'impact du coronavirus sur les types d'habitations. Les petites surfaces n'ont connu qu'une légère secousse de -0,1 %, tandis que les logements de grandes surfaces ont souffert d'un recul de -0,9 %. Deux facteurs expliquent cette baisse notable : la période et la crise économique. En effet, septembre est un mois stérile pour le secteur immobilier. Une baisse significative de la demande marque cette période de l'année. Avec la situation économique délicate, le marché stagne.

La demande peine à surpasser l'offre

Les séquelles de la crise se traduisent par un rapprochement entre l'offre et la demande. En septembre, Renne n'a connu qu'une hausse infime de 3 % d'acheteurs de ses logements après la crise, contre 27 % en Février 2020. Toulouse s'en sort mieux avec une croissance de 12 % des acheteurs, contre 23 % en Février. Lyon révèle une petite augmentation de 5 % de ses acheteurs.

Lille se débrouille bien avec son rapport de 12 acheteurs sur 10 vendeurs. Ce ratio résulte d'une fixation de prix du loyer assez élevé par rapport à la moyenne. Cette stratégie favorise l'optimisation des mètres carrés (2 m2) pour le locataire qui souhaiterait devenir propriétaire.

Le secteur entre dans une phase de rééquilibrage

Sept métropoles de France virent au rouge à cause d'une baisse des prix au mètre carré. Nous entrons ainsi dans une phase de réequilibrage attendue. Pas de quoi s'alarmer !

  • Lille (-0,4 %) ;
  • Paris (-0,5 %) ;
  • Bordeaux (-0.6 %) ;
  • Lyon (-0,2 %) ;
  • Toulouse (-0,3 %) ;
  • Montpellier (-0,6 %) ;
  • Nice (-0,5 %).

Cette baisse reflète la situation immobilière de ces villes qui se conjugue au bouleversement économique. Malgré cette légère dégradation, on remarque que le marché se stabilise depuis le mois de septembre, ce qui était encore une fois attendu.

Rennes, Strasbourg et Nantes peuvent se féliciter de leur stabilité. Ces grandes villes affichent +0,5 % de hausse des prix au mètre carré. Leur prouesse dérive de leur répartition démographique optimale, de la forte densité de l'emploi et de l'affaiblissement du taux de chômage.

Reims, Clermont-Ferrand et Angers, seuls survivants épargnés par la guerre sanitaire

Reims, Clermont-Ferrand et Angers constituent les trois villes à taille humaine qui ont conservé leur potentiel immobilier.

Avec un tarif de 2 255 euros / m2, Reims propose un prix d'achat cinq fois plus faible que la moyenne. Ce coût s'explique par la durée d'amortissement réduit à 3 ans et 5 mois, alors qu'elle se chiffre à 7 ans dans les autres villes. Inondée de verdures et de lumière, la commune invite les habitants à respirer un air frais.

Clermont-Ferrand annonce un prix au mètre carré de 1 896 euros, accompagné d'une durée d'amortissement de 3 ans. La ville bénéficie d'un fort pouvoir d'achat immobilier et échappe aussi à la menace d'un taux de chômage partiel.

Angers démontre un tarif de 2 456 euros/m2. Chaque année, elle maintient une hausse des prix de 7,7 %. Pour 2020, la croissance tarifaire s'est limitée à 2,5 %. Cette rentabilité découle de la hausse du pouvoir d'achat des habitants et des prix relativement faibles des logements.

*Source : Meilleuragents, Septembre 2020

 

dernière modification le mercredi, 14 octobre 2020 09:53
Tiffany WILLM

Passionnée par l'immobilier et chargée de communication depuis des années